22 mai 2014

Les jeunes diplomés chinois

Bonjour,
Je lis cet article du monde et je suis un peu comment dire déphasé avec le ton de ce billet.



Nous recherchons à recruter des jeunes diplômés. Nous sommes dans un secteur porteur, dynamique et sexy, le Marketing Digital. Nous sommes basés à Shanghai.
On recrute en ce moment 2 personnes, on a reçu 20 CV et aucun ne s'est pointé au rendez vous, sans prendre la peine d'annuler.
Nous n'arrivons pas à recruter de jeune Staff motivé. C'est très difficile. Il y a en Chine en ce moment une offre bien supérieur à la demande.
Tous les jeunes diplômés chinois souhaitent un gros salaire, un titre (devenir manager) ne pas beaucoup travailler et le tout dans une grosse société.
Ils n'ont pas de compétences (ils sont diplômés) ils n'ont pas d'expérience (vraiment rien), et voudraient gagner plus que leur ainé?

Le véritable problème en Chine c'est que ces jeunes diplômés (génération 90) préfèrent ne rien faire que de prendre de l'expérience, préfèrent trouver une bonne planque que de d'apprendre des choses dans une société.
20ans, on voudrait devenir consultant en stratégie pour KPMG  ? Mais qui achèterait une étude KPMG réalisé par des jeunes sans expérience ?

Ce n'est pas un cas isolé, tout entrepreneur à Shanghai vous dira la même chose.
Il y a une pénurie de têtes pensantes en Chine.
Aujourd'hui le salaire à Shanghai n'est que de 30% en dessous des standard français, et augmentent de 20% par an.
Aujourd'hui déjà, gagner le SMIC français n'est pas un salaire satisfaisant pour beaucoup de diplômés.

voici l'article 
Plus de 7 millions d'étudiants ont été diplômés en Chine en 2013. Seulement un tiers d’entre eux ont trouvé un emploi. Ce constat alarmant étonne, compte tenu de la place de la Chine dans l’économie mondiale (première puissance commerciale, deuxième puissance économique mondiale) et suscite une angoisse croissante parmi les étudiants chinois. « Que vais-je faire l’an prochain ? Je ne sais pas. Si je ne trouve pas de travail, comment pourrai-je aider mes parents, qui se sont sacrifiés pour que j’étudie ? », s'inquiète Juan, étudiante à l’Université de Shanghaï en management, originaire du Hunan.
L’enseignement supérieur a fait un bond quantitatif spectaculaire ces dernières années, sans être corrélé à une expansion du nombre d’emplois pour les diplômés. En 2008, la Chine a pris la première place mondiale avec près de 27 millions d’étudiants inscrits dans l’un des 2 663 établissements d’enseignement supérieur, record imputé aux réformes volontaristes des années 1990 qui ont incité les enfants des classes moyennes à poursuivre des études supérieures. L’université était alors « le lieu du miracle chinois », comme le rappelle Jean-François Huchet, chercheur associé au Centre d’études sur la Chine moderne et contemporaine (EHESS).
Mais, au fil des années, la machine s’est enrayée. En cause, « la réforme de 1999 qui a incité les universités à l’autofinancement et obligé les établissements à recruter de plus en plus », selon le chercheur. Autrefois synonyme d’ascension sociale, l’université peine aujourd’hui à satisfaire les ambitions de ses diplômés.
Le diplôme, passeport pour le chômage ?
Shanghaï n’est pas à l’abri de ce fléau même si la ville compte dans ses rangs de prestigieuses universités, à l’instar de l’université Jiaotong (à l’origine du célèbre classement de Shanghaï). Dans la métropole chinoise, 84 % des lycéens s’engagent dans des études supérieures à l’issue du baccalauréat chinois (gaokao), contre 24 % pour le reste du pays.
Cet excès de candidats conduit les étudiants à revoir leurs exigences professionnelles à la baisse. Dans un contexte économique où 6,4 % de la population est au chômage, selon les chiffres officiels, les diplômés doivent s’adapter. En quatre ans, le nombre d’étudiants avec un emploi sous-qualifié a doublé. Dans ce contexte, l’alternance fait de plus en plus d’adeptes en Chine. L’université de Shanghaï a récemment signé un accord avec le groupe Orange SH Media pour mieux intégrer ses étudiants dans le marché du travail.
Les universités shanghaïennes tentent d’imposer de nouvelles formules, plus ou moins adaptées pour répondre à cette crise. Alors que l'Université de Shanghaï propose une formation intensive pour préparer les étudiants à mieux affronter les entretiens d’embauche, l’université de Shanghaï Dianji offre un montant forfaitaire de 1 500 yuans (200 euros) aux étudiants souhaitant retourner travailler dans leur ville natale, solution que Juan envisage à reculons. Mais « ai-je le choix ? », ajoute-t-elle.


Olivier
Stratégie Chine

3 commentaires:

  1. 100% d'accord. La Chine est un pays qui devient n'importe quoi !

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  2. 100% d'accord, la Chine offre beaucoup d'emplois à des bons à rien

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  3. Nous rencontrons le même problème. Je travaille pour un grand groupe de distribution qui recherchons de managers à des salairrs de 3000rmb/mois. On ne trouve que peu de monde... La direction RH est consciente du souci mais ne compte pas changer la politique salariale. Résultat: avec un turnover à 50%, nous sommes une grande multinationale tremplin qui ouvre les portes à des salaires plus élevés apres 1 ou 2 ans de formation. ..

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